Les fractures de Segond sont définies comme une fracture de type avulsion du tibia proximal latéral à la fixation du ligament antéro-latéral. Elles sont particulièrement importantes car elles sont pathognomoniques d’une blessure au genou plus complexe. Elles sont généralement associées à une rupture du ligament croisé antérieur. Les fractures de Segond confirmées sur des radiographies simples nécessitent une évaluation et une investigation plus poussées pour réfuter les blessures concomitantes au genou, car les fractures de Segond ne sont presque jamais des blessures isolées. La seule exception concerne la population pédiatrique, où les fractures de Segond sont rarement considérées comme des blessures isolées. Voyons comment guérir d’une fracture de Segond.
Qu’est-ce qu’une fracture de Segond ?
A l’origine, le chirurgien français Paul Segond décrit la fracture (qui porte son nom) en 1879 après une série d’expériences cadavériques. La fracture de Segond implique une avulsion corticale de l’insertion tibiale du tiers moyen du ligament capsulaire latéral. Le mécanisme de cette lésion est souvent le résultat d’une rotation interne du genou et d’un varus, un mouvement qui produit une tension anormale sur le ligament capsulaire latéral.
Les patients présentent souvent des douleurs au niveau de la ligne articulaire latérale et une instabilité de rotation antéro-latérale. La fracture de Segond est désormais acceptée comme marqueur radiographique indirect d’une rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Des études biomécaniques cadavériques récentes ont documenté que l’association de la fracture de Segond avec le LCA sectionné a un effet dramatique sur l’instabilité rotatoire, comme l’a révélé le test de changement de pivot.
Les causes de la fracture de Segond
Le mécanisme de blessure inclut généralement une décélération avec une manœuvre de pivotement. Par exemple, un joueur de football qui s’arrête et change de directions pour contourner un adversaire. Soixante-dix pour cent des fractures de Segond se produisent sans contact, tandis que 30% sont des blessures par contact avec un autre joueur.
Plusieurs études ont montré que les athlètes féminines ont une incidence plus élevée de fracture de Segond que les athlètes masculins. La raison en n’est pas entièrement connue, mais les théories proposées incluent des différences dans l’anatomie osseuse, la force musculaire et le contrôle neuromusculaire.
Diagnostic
Aux rayons X, l’aspect classique d’une fracture de Segond est celui d’un fragment osseux curviligne, de moins de 15 mm de longueur, projeté verticalement et parallèlement à la face latérale du plateau tibial. La présence d’une fracture de Segond est très spécifique de la rupture du LCA (75-100%). D’autres résultats radiologiques associés comprennent un agrandissement de l’espace articulaire fémoro-tibial latéral.
L’IRM est essentielle dans tous les cas de fracture de Segond pour identifier les blessures intra-articulaires graves. La lésion du LCA est la plus courante mais il existe fréquemment d’autres lésions associées. Ce sont entre autres :
- déchirure du LCA (75-100%)
- contusion osseuse (82%)
- déchirure méniscale latérale/médiale (66-75%)
- blessure au coin postéro-latéral (35%)
- rupture du ligament collatéral médial (35%)
- lésion du tendon poplité (23%)
Comment guérir d’une fracture de Segond ?
Le traitement dépend de la blessure associée. La maladie peut parfois nécessiter une intervention chirurgicale. Le choix de suivre un traitement conservateur ou chirurgical dépend de la laxité du genou, de l’instabilité fonctionnelle et des exigences des activités qui seront exercées.
Les plans de traitement doivent être adaptés à chaque patient. Le traitement non opératoire est définitivement une option et doit être envisagé chez les patients qui ne sont pas des sportifs professionnels. C’est aussi la préférence pour les déchirures partielles du LCA sans instabilité. Elle convient aux athlètes sans symptômes d’instabilité, aux athlètes qui sont prêts à modifier leur sport, et ceux qui souhaitent essayer un traitement non opératoire. Le traitement orthopédique a tendance à réduire les épisodes d’instabilité.
En général, les jeunes athlètes pratiquant des sports pivotants ont une incidence plus élevée d’élection à la chirurgie reconstructive. De nombreux athlètes récréatifs d’âge moyen entrent également dans cette catégorie, en raison de leur désir de poursuivre leur style de vie actif avec un genou stable. Le but de la reconstruction est de fournir à l’athlète un genou stable afin qu’il puisse retrouver son niveau de fonction antérieur. Les chirurgiens orthopédistes réussissent dans cette quête environ 82 à 95% du temps.
La chirurgie reconstructrice du LCA consiste à fabriquer un nouveau ligament pour remplacer le LCA déchiré. Lorsque le LCA se déchire, il perturbe l’apport sanguin du ligament et il ne peut pas se réparer. La chirurgie consiste à prendre un nouveau tissu appelé greffe et à l’utiliser pour remplacer le LCA. Ceci est fait dans une chirurgie arthroscopique dans laquelle de petits trous, de la taille d’un crayon, sont percés aux emplacements du LCA natif. Ensuite, le greffon est passé à travers ces trous de et fixé à chaque extrémité pour former le nouveau ligament.
La guérison après la chirurgie est dictée par les capacités de réparation de votre corps. Il faut au moins six mois à votre corps pour qu’un nouveau ligament s’intègre complètement. Vous devez donc protéger la greffe pendant ce laps de temps. Au départ, les patients utiliseront une attelle et des béquilles pendant une période de temps variable, généralement de 2 à 6 semaines.
Rédactrice catégorie sexualité et bien être. A votre écoute dans une démarche de respect et de confiance en soi 🙂