Streptococcus pyogenes, également appelé streptocoque du groupe A, est une espèce de bactérie aérotolérante à Gram positif qui se présente sous forme de chaînettes. C’est un membre rare et généralement pathogénique du microbiote cutané. Cette bactérie provoque chez l’homme des maladies comme la scarlatine et l’amygdalite, entre autres. Nous estimons à environ 700 millions le nombre d’infections du streptocoque A qui surviennent chaque année dans le monde. Le taux de mortalité global pour ces infections est de 0,1%. Le diagnostic et le traitement précoces sont cependant essentiels pour éviter des complications.
Caractéristiques de Streptococcus pyogenes
Streptococcus pyogenes se développe en anaérobie, mais est aérotolérant. Comme nous le verrons par la suite, ces bactéries provoquent une bêta-hémolyse, c’est-à-dire une destruction totale des globules rouges lorsqu’ils sont en contact avec eux. Elles se développent en présence d’oxygène atmosphérique, mais n’ont pas besoin d’oxygène pour leur métabolisme. Le streptocoque A se développe de façon optimale à 37 °C.
S. pyogenes ne peut pas se déplacer activement et ne forme pas d’endospores. Des colonies blanc-grisâtres apparaissent sur la gélose au sang, un milieu nutritif contenant du sang. Ils sont inhibés par des concentrations élevées de glucose.
Épidémiologie du streptocoque du groupe A
Streptococcus pyogenes possède divers facteurs de virulence qui permettent à la bactérie d’échapper à la réponse du système immunitaire et de provoquer une maladie. S. pyogenes colonise généralement la gorge, la muqueuse génitale, le rectum et la peau. Parmi les individus en bonne santé, 1% à 5% ont des colonies dans la gorge, le vagin ou le rectum. Chez les enfants en bonne santé, ce taux de portage varie de 2% à 17%.
Il existe quatre méthodes de transmission de cette bactérie :
- l’inhalation de gouttelettes respiratoires,
- le contact cutané, le contact avec des objets,
- la surface ou la poussière contaminée par des bactéries,
- plus rarement, la transmission par les aliments.
Pathologies causées par le streptocoque du groupe A
Streptococcus pyogenes est la cause de nombreuses maladies humaines, allant des infections cutanées superficielles bénignes aux maladies systémiques potentiellement mortelles. Au nombre des pathologies causées par ce pathogène, on compte :
La pharyngite
90% des pharyngites d’origine bactérienne sont dus à Streptococcus pyogenes. Après 2 à 4 jours d’incubation, des symptômes comme la fièvre, des maux de gorge, des malaises et des maux de tête apparaissent soudainement. Une inflammation rouge et œdémateuse du pharynx est parfois visible en regardant par la bouche.
La scarlatine
La scarlatine est une complication de la pharyngite. 1 à 2 jours après l’apparition de la pharyngite, un érythème apparaît sur la poitrine. Il se propage mais n’affecte pas la bouche et les paumes. La langue est d’abord jaune puis rouge vif.
La fasciite nécrosante
La fasciite nécrosante est mieux connue sous le nom de maladie des «bactéries mangeuses de chair». Elle se manifeste par une infection profonde qui se propage au niveau des fascias des muscles squelettiques. La maladie constitue une urgence chirurgicale et la mortalité est toujours supérieure à 50%.
La cellulite
La cellulite est une infection du tissu conjonctif lâche. Elle pénètre profondément dans le tissu sous-cutané, ce qui se traduit par une inflammation.
L’érysipèle
L’érysipèle est une infection de la peau qui se manifeste par des cloques, une rougeur et un érythème.
L’impétigo
L’impétigo est une inflammation suppurative avec la formation de pustules, qui se rompent en laissant une zone sensible aux infections secondaires.
Le syndrome de choc toxique
En raison de la propagation du pathogène dans le sang, la maladie se manifeste par des symptômes comme la fièvre, un malaise et d’autres symptômes non spécifiques. Ceux-ci sont suivis par une hypotension, un choc septique et une défaillance de plusieurs organes. Le taux de mortalité est élevé (jusqu’à 50%).
Le psoriasis en gouttes
Le streptocoque du groupe A provoque également le psoriasis en gouttes, un type rare de psoriasis (2% des cas).
Traitement des infections de Streptococcus pyogenes
Le traitement de choix est la pénicilline avec une durée de traitement d’environ 10 jours. Il a été démontré que le traitement antibiotique réduit le risque de rhumatisme articulaire aigu. Chez les personnes allergiques à la pénicilline, l’érythromycine, d’autres macrolides et les céphalosporines se sont révélés être des traitements efficaces.
Un traitement avec de l’ampicilline-sulbactam, de l’amoxicilline-acide clavulanique ou de la clindamycine est approprié en cas d’abcès oropharyngés profonds. Ces traitements sont effectués en conjonction avec une aspiration ou un drainage. En cas de syndrome de choc toxique d’origine streptococcique, le traitement consiste en de la pénicilline et de la clindamycine, administrées avec des immunoglobulines par intraveineuse.
Pour le traitement de la fasciite nécrosante, une intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour retirer les tissus endommagés et arrêter la propagation de l’infection.
Prévention des infections par le streptocoque A
Nous pouvons prévenir les infections à S. pyogenes grâce à une hygiène efficace des mains. Aucun vaccin n’est actuellement disponible pour protéger contre l’infection à S. pyogenes, bien que des recherches aient été menées pour en développer un.
Les difficultés de développement d’un vaccin comprennent la grande variété de souches de S. pyogenes présentes dans l’environnement ainsi que le temps et le nombre de personnes nécessaires pour des essais appropriés sur l’innocuité et l’efficacité du vaccin.
Utilisations thérapeutiques du streptocoque A
La bactérie streptocoque A n’est pas que nuisible. Elle est même utile au traitement de certaines affections.
Deux enzymes de S. pyogenes s’emploient en médecine à des fins thérapeutiques: la streptokinase s’utilise pour dissoudre les caillots sanguins, tandis que ses DNases sont utiles pour le traitement des plaies.
De nombreuses protéines de S. pyogenes ont des propriétés uniques, exploitées ces dernières années pour produire une «super-colle» hautement spécifique qui pourra améliorer l’efficacité de la thérapie par anticorps.
Le système CRISPR de cet organisme sert à reconnaître et détruire l’ADN des virus envahisseurs. Il a été approuvé en 2012 pour être utilisé comme un outil d’édition du génome. Il pourrait potentiellement altérer n’importe quel morceau d’ADN et plus tard celui d’ARN. Le chirurgien Friedrich Fehleisen (1854-1924) l’avait utilisé pour traiter des tumeurs malignes.
Rédactrice catégorie sexualité et bien être. A votre écoute dans une démarche de respect et de confiance en soi 🙂