Qu’est-ce que le Cone Beam ?

Le Cone Beam, ou Cone Beam Computed Tomography (CBCT) est en train de révolutionner l’imagerie médicale. Traduit en français comme la tomographie volumique à faisceau conique, cet appareil se trouve à mi-chemin entre le scanner et le panoramique dentaire. Sa haute précision offre de nouvelles possibilités et opportunités, notamment dans le domaine de la dentisterie, mais pas que. Pour l’heure, cette technologie reste pourtant encore très peu connue du grand public.

De quoi s’agit-il exactement ?

De nombreuses personnes se demandent encore comment fonctionne le CBCT. Cela suscite notamment l’intérêt des professionnels médicaux. Apparu pour la première fois vers la fin des années 90, le Cone Beam est une technique de radiographie numérisée. Comme son nom laisse deviner, l’appareil est un générateur de rayon X émettant un faisceau de radiation de forme conique. Ce dernier traverse l’élément anatomique à explorer et recueille des données numériques à l’aide d’un détecteur intégré. Ces dernières sont ensuite transmises à l’ordinateur pour réaliser les reconstructions volumiques.

Le Cone Beam est de plus en plus en utilisé du fait des avantages qu’il procure. Ainsi, il offre une bien meilleure précision que le panoramique dentaire, de l’ordre du millimètre, tout en offrant une résolution similaire ou plus grande que le scanner. Il permet aussi une reconstitution en 3D.

Imagerie dentaire

La différence entre le CBCT et le scanner

Comme on l’a vu plus tôt, le CBCT est souvent comparé au scanner au niveau de sa résolution spatiale. Mais ils ne sont pas pour autant similaires. En effet, le scanner génère des images qui se superposent lors des multiples rotations du système. La visualisation de celles-ci peut alors présenter certaines difficultés et la fidélité de l’image n’est pas identique dans tous les plans de l’espace. Le Cone Beam, lui, permet de balayer en seul passage tout le volume nécessitant une radiographie. Il procure des images de haute résolution, offrant une parfaite fidélité, quelle que soit l’orientation des coupes, grâce à l’utilisation d’un voxel cubique.

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La possibilité d’avoir des indications beaucoup plus détaillées est particulièrement pratique pour les petites structures osseuses. Il est aussi moins irradiant et permet de trouver plus facilement le champ d’examen sur la zone à traiter. Cela évite d’irradier d’autres zones sans que ce soit nécessaire. La différence se trouve également au niveau du confort du patient. Pour le scanner, ce dernier doit être allongé, tandis que pour le Cone Beam, l’acquisition des images se passe de façon simple, de la même manière que pour la radiographie panoramique.

À quoi sert principalement le Cone Beam ?

Cette technologie est principalement utilisée en odontostomatologie, discipline traitant de la chirurgie dentaire, du traitement de la bouche et des dents. Elle est notamment utile lorsque les informations fournies par la clinique et la technologie 2D ne sont pas suffisantes pour réaliser un diagnostic et le traitement et qu’une image 3D est nécessaire. Elle est également utile pour faire un bilan préchirurgie dans la zone maxillaire postérieure ou la zone du foramen mentonnier, ainsi que pour localiser un canal radiculaire. Elle permet en outre de faire un bilan d’une atteinte radiculaire, comme une inflammation, infection, ou compression d’une racine nerveuse, et d’évaluer les liens entre les lésions tumorales des maxillaires.

La haute précision qu’elle procure faire qu’elle soit idéale en matière d’examen d’implantologie. Le Cone Beam permet en effet de d’évaluer avec précision le volume osseux et la position de structures sensibles comme les nerfs. Grâce à la modélisation 3D, il est également possible de choisir précisément la forme et la taille des implants, en fonction de la morphologie du patient et faire une simulation virtuelle préalable de la pose.

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Les autres indications du CBCT

Le Cone Beam est également indiqué dans divers autres domaines médicaux, notamment en ORL et en Maxillo-faciale. Il est utile dans différents cas de figures, comme :

  • la réalisation d’un bilan des ATM
  • l’exploration du sinus des maxillaires et des fosses nasales
  • l’exploration du rocher
  • l’étude des différentes structures de l’oreille moyenne et de la capsule otique
  • le suivi post-opératoire des implants d’oreille moyenne ou cochléaire

L‘orthopédie et l’orthodontie sont encore d’autres secteurs permettant l’exploitation des performances techniques et dosimétriques de l’examen CBCT. Il apporte une aide considérable dans le diagnostic d’atteintes et la réalisation d’un bilan préopératoire. Les cabinets dentaires utilisent surtout les modèles compacts à champ limité, tandis que les centres d’imagerie des hôpitaux optent le plus souvent pour le Cone Beam à grand champ. Dans tous les cas, cette technologie et les données qu’elle fournit peut faciliter la communication entre les différents intervenants du secteur médical, dans le cadre d’un plan de traitement multidisciplinaire.

Comment utilise-t-on cet appareil ?

La séance ne requiert pas une préparation préalable et se déroule de façon simple et rapide, de la même manière qu’une radiographie dentaire classique. La tête du patient est installée dans l’appareil et maintenue grâce à un dispositif de contention. Un accessoire en plastique est placé entre les mâchoires pour les maintenir suffisamment écartées. 10 à 20 secondes suffisent par la suite pour obtenir le cliché nécessaire. Le patient doit seulement rester immobile durant le processus.

Qu’en est-il de ses risques et limites ?

Cette technologie est très pratique pour examiner des tissus minéralisés comme les dents, les os et les cartilages, permettant ainsi d’identifier facilement les lésions, les fractures radiculaires, les infections ou encore les corps étrangers. Mais contrairement au scanner, le Cone Beam permet uniquement d’observer des tissus durs, mais pas de tissus mous, à cause de l’absence de fenêtre visualisation.

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En outre, la présence de tout élément métallique en bouche, comme les couronnes, absorbe le faisceau du rayon X. Cela engendre des artefacts lors de l’acquisition des images 3D, ce qui limite la lecture de ces dernières, voire la rend impossible. Son usage en endodontie est ainsi limité.

L’utilisation de cet outil de diagnostic dernière génération ne présente pas de danger en particulier. En revanche, cet examen radiologique nécessite comme tout autre certaines prises de précautions. Les femmes enceintes en particulier doivent informer le médecin pour qu’il prenne les mesures qui s’imposent.